Économie et décarbonation

La seconde table ronde sur « l’Économie et la décarbonation » a rassemblé gestionnaires d’infrastructure, industriels, opérateurs du secteur agro-alimentaire et transporteurs autour des enjeux de décarbonation du transport de marchandises et d’intermodalité, afin d’exposer quelques exemples de bonnes pratiques y concourant :

  • La Compagnie Nationale du Rhône partage les priorités de Voies Navigables de France en faveur de la décarbonation du transport fluvial et du développement des modes massifiés fer-fleuve en complémentarité sur l’axe rhodanien. Elle s’apprête à lancer un appel à projet pour la commercialisation de 3 ha de foncier en proximité d’Avignon, opportunité d’y expérimenter de la logistique urbaine mêlant fleuve et vélo cargo par exemple.
  • Combronde, opérateur multimodal spécialisé dans le transport ferroviaire, s’est implanté sur le site industrialo-portuaire d’Arles et y exploite déjà plusieurs trains de 750 m par semaine. Son ambition est de développer massivement le transport combiné en vallée du Rhône, notamment en lien avec le port de Fos.
  • L’émergence de synergies entre industriels favorables à l’économie circulaire, la décarbonation, la mutualisation dans les champs des procédés industriels et de la logistique sont une raison d’être de l’association PIICTO. A ce titre, elle est un acteur clé de la réponse à l’appel à projet Zones Industrielles Bas Carbone fédérant une multitude d’actions sur un périmètre s’étendant de Fos jusqu’à Gardanne.
  • Le Cluster Grand Marché de Provence fédère l’ensemble des acteurs de la filière agricole et agro-alimentaire avec pour objectif de décarboner le transport de marchandises dans le contexte du déploiement du nouveau pôle logistique du Marché d’Intérêt National de Châteaurenard. Concrètement, il s’agit de réduire le nombre de poids lourds en circulation, tester les énergies alternatives au diesel et développer le transport combiné fer-route.
  • Échanges Paysans, plateforme agricole du Gapençais, a fait de la coopération son ADN : entre filières avec d’autres plateformes similaires pour consolider une offre commune et équilibrer les flux amont-aval, entre producteurs pour mutualiser les ressources et développer les circuits courts, avec les transporteurs pour optimiser les schémas logistiques.
  • NJS Faramia, spécialisé dans le transport frigorifique et engagé dans le programme Objectif CO2, relève le défi de l’innovation en testant régulièrement un panel de solutions, technologiques et organisationnelles, afin d’améliorer son efficacité énergétique : écoconduite, modernisation et transition de la flotte de véhicules (poids lourds au marc de raisin et au gaz, véhicules double plancher), ombrière photovoltaïque. Pour aller encore plus loin, il se dit prêt à mutualiser ses flux avec des confrères.
  • Transport Chabas s’est engagé dans un démonstrateur consistant à élaborer puis opérer sur longue distance un poids lourd 44 tonnes de forte puissance fonctionnant à l’hydrogène. Le déploiement d’un réseau d’avitaillement, l’homologation des véhicules et le développement de nouvelles compétences en lien avec l’émergence de la filière hydrogène restent autant d’enjeux à révéler sur la voix de l’industrialisation de cette solution prometteuse.
  • Le mode ferroviaire est un levier de décarbonation majeur pour le transport de marchandises, même si SNCF Réseau reconnaît que des améliorations doivent être apportées en termes de compétitivité, qualité et capacité. Les points noirs du réseau sont identifiés et les partenaires institutionnels conscients des investissements massifs nécessaires. Le projet emblématique de la Ligne Nouvelle Provence-Côte d’Azur en est une illustration et contribuera aussi au fret ferroviaire.

 

Cette seconde série d’illustrations a démontré que la transition énergétique était largement amorcée mais qu’elle nécessitait encore des développements, à soutenir collectivement à travers l’expérimentation de cas d’usage et solutions adaptés aux territoires et filières. Cette transition repose sur le mix énergétique, l’évolution des flottes, le déploiement de stations d’avitaillement, les pratiques collaboratives entre chargeurs, opérateurs, énergéticiens, collectivités… ainsi que le développement de compétences nouvelles. Un autre levier de décarbonation est le report modal vers les modes massifiés. Toutefois, pour en garantir la fiabilité et l’attractivité, il reste certains freins à surmonter, en particulier la levée des contraintes de capacité et le changement des comportements et des pratiques.